Deuxième édition de notre sortie découverte des orchidées sauvages de la commune de Saint-Orens avec cette année tous les pieds d’orchidées en pleine floraison pour le régal des yeux de la quinzaine de participant et en particulier de Babette Navarra, accompagnatrice de la promenade et de Gilles Salama et Jean-François Rouffet, nos amis de l’association de protection du cadre de vie et de l’environnement de Balma (l’APCVEB).
Notre première observation se fait au niveau du rond-point de l’Allée des Pins où se trouvent deux belles populations denses de Sérapias langue (S. lingua). Gilles nous montre pourquoi ce genre fait partie des orchidées en détaillant la forme du label. Babette nous explique que le substrat, de type acide- peu calcaire est favorable à cette espèce, mais aussi que la reproduction de cette espèce est végétative par la production de multiples tubercules.
Puis nous empruntons en montant le chemin de Nazan, sur la gauche, deux beaux exemplaires de l’Orchis Bouc (H. hicinum) , pas encore en fleur, mais dont la tige peut atteindre 1.10m de hauteur. Babette en profite pour montrer la morphologie des feuilles en rosette, et mentionne que d’autres orchidées ont les feuilles réparties sur la tige.
L’arrivée sur le premier pré nous offre la vue sur une quantité énorme de Sérapias à long labelle (S.vomeracea). Cette espèce abrite des insectes la nuit et se fait ainsi féconder. Nous avons la chance de découvrir une rareté, plusieurs individus hypochromes d’une couleur jaune très pâle au lieu du brun-rougeâtre habituel. L’hypochromie peut atteindre le pied entier, comme ici, c’est une forme de blocage de la synthèse des pigments rouges et bleus.
Un peu plus loin en chemin, nous découvrons l’Orchis pyramidal (A. pyramidalis) , Babette nous explique que les orchidées sont dépendantes de l’intervention d’insectes pollinisateurs et ont développé des stratagèmes pour les attirer et ainsi se faire féconder. Plusieurs méthodes: les orchidées nourricières offrent du nectar, les orchidées leurres nourricier (beaucoup d’orchis), les orchidées leurres sexuels (ophrys) dont l’apparence et/ou l’odeur imite la forme et/ou l’odeur de la femelle du pollinisateur.
Puis, découverte de quelques Orchis pourpre (O. purpurea), déjà fécondées, les graines minuscules sont cachées dans une capsule qui peut en contenir plusieurs centaines de milliers. Ces graines sont sans réserve de nourriture et nécessitent l’aide du mycélium (filaments blancs) d’un champignon microscopique présent dans le sol au moment de la germination. Ce champignon va fournir à la graine les éléments nécessaires à sa germination, cette association entre le mycélium et les racines de la plante se nomme la mycorhize (champignon-racine). Cette symbiose va continuer durant toute la vie de l’Orchidée.
Dans ce pré si riche nous faisons aussi la superbe découverte de 200 pieds de l’Ophrys abeille (O. apifera), la seule Ophrys autogame, c’est à dire qui n’a pas besoin de l’intervention des insectes pour sa pollinisation.
Arrivés au deuxième pré nous suivons les piqués installés avant la sortie par Agnès et Babette pour faire découvrir les merveilleuses Ophrys bécasse (O. scolopax), Ophrys araignée (O. aranifera).
Au final, nous avons pu observer et photographier 8 espèces d’orchidées (5 genres) pendant notre sortie. Jusqu’à présent nous avons recensé 14 espèces d’orchidées sur la commune de St Orens; encore loin des 90 espèces et sous-espèces en Midi-Pyrénées!
Les observations faites sur la commune peuvent être déposé sur le site http://biodiv.sone.fr/ pour faire avancer l’inventaire de la faune et flore de St Orens, ou aussi pour trouver des fiches espèces décrivant la morphologie et la biologie des espèces déjà répertoriées.
A bientôt pour de nouvelles découvertes!