Un grand merci à Xavier Bossier, membre de l’Association Française de Lichénologie (A.F.L.) et jardinier-botaniste spécialiste des lichens au Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse, venu nous parler avec passion des lichens.
Tout d’abord Xavier nous présente une conférence avec un diaporama et nous apprenons beaucoup , en résumé :
- le lichen est organisme symbiotique entre un champignon (ascomycète ou parfois basidiomycète) et une ou deux algues (vertes ou parfois bleues à cyanobactéries).
- l’algue apporte au champignon vitamine B et sucres et le champignon (90% de la masse du lichen) apporte à l’algue, protection, sels minéraux, eau, vitamine C.
- apparition estimée entre 400 e t 600 millions d’années, ils ont constitué un sol primitif sur lequel plus tard d’autres végétaux s’installeront (mousses, fougères, conifères, plantes à fleurs herbacées ou ligneuses). Ils ne sont pas des parasites et n’utilisent et ne dégradent pas le support. A la différence des algues et des champignons qui dégradent la roche et leurs supports.
- croissance très lente de quelques millimètre par décennies , en milieu préservés (montagne) certains individus peuvent être multicentenaires.
- le nombre d’espèces est d’environ 3600 en France (plus de 25000 espèces dans le monde).
- la reproduction est soit – sexuée par le biais d’apothécies (en forme de coupe) ou de périthèces (en forme de petit volcan) dans lesquelles attendent les spores du champignon avant d’être expulsées – asexuée par le biais de soralies ou d’isidies qui sont des excroissances végétatives issues du thalle et porteuses déjà de l’algue et du champignon.
- on trouve des lichens partout sur la planète incluant les déserts ou l’antarctique et sur tous les supports : murs, toits, arbres, verre, trottoirs, bancs, panneaux.
- il y a plusieurs types de morphologies : foliacé, crustacé, fruticuleux, lépreux, gélatineux, squameux…
- les lichens sont des indicateurs de la richesse d’un milieu ou de la dégradation de celui-ci.
- ils ont la capacité à accumuler les particules d’éléments toxiques atmosphérique avec+/- de tolérance en font de parfait bio-indicateur de la qualité de l’air, mais aussi des indicateurs de continuité écologique forestière, de la qualité d’un cours d’eau, de l’impact du réchauffement climatique…
- les lichens sont également des révélateurs de présence faunique : relation avec les oiseaux, papillons nocturnes, gastéropodes et microfaune.
- le s lichens s’arrêtent de croitre en conditions défavorables puis reprennent vie en quelques minutes si les conditions redeviennent bonne (humidité).
Les lichens sont des outils pédagogiques car c’est une micro-station écologique.
Il y a un intérêt à les maintenir en ville où ils soulignent majestueusement nos monuments et redonnent de la couleur aux mobiliers urbains en plus de leur apport en terme de biodiversité.
Quelques ouvrages : Guides des lichens de France T1, 2 , 3 et Guide des lichens (éd Delachaux et Niestlé 2002)
Sites : afl-lichenologie.fr
Après la projection du diaporama, nous nous déplaçons vers le bel échantillonnage apporté par Xavier pour découvrir des différents usages possible des lichens : teintures, peintures, alcool, parfumerie, alimentation humaine ou animale, pharmacopée :
Enfin, bravant la tempête (nous étions en alerte orange pour vent d’autant !) nous sortons rue de Soye pour découvrir des spécimens :